Il y a peu de temps, je discutais avec une personne qui me racontait ses mésaventures. Après que son téléphone ait failli rendre l'âme, elle avait perdu toutes ses données, photos et vidéos qu'elle n'avait malheureusement pas sauvegardées sur son ordinateur ou le nuage. Une bonne tranche de vie s'était ainsi envolée. Ensuite, sa voiture l'avait lâchée. Malgré tout, elle rendait grâce à Dieu de ce qu'elle n’avait ni totalement perdu son téléphone, ni dû en racheter un. Quant à la voiture, elle avait dit au Seigneur qu’Il devait absolument la lui remplacer, et elle L’avait loué. Je lui ai demandé comment elle L’avait loué ; et elle m'a répondu qu'elle Lui avait dit quelque chose comme: “Seigneur, je Te loue pour cette épreuve et je Te rends grâce car je sais que Tu vas me donner une autre voiture.”
Je lui ai dit qu’elle ne L’avait pas loué. Elle était interloquée et ne comprenait pas. Je lui ai donc demandé: “Et s'Il ne te donne pas d'autre voiture, que feras-tu?”
“Je rendrai grâce pour Sa décision, mais je serai triste: ce sera comme une consolation.” (Elle le dit avec un air désemparé qui me fit comprendre qu’elle n’avait même pas envisagé cette éventualité.)
“Dans ce cas, pourquoi L'avoir d'abord remercié pour la voiture?”
“As-tu lu ‘la Puissance de la louange' ? C’est ce que l’auteur recommande de faire !”
“Oui, je l’ai lu ; mais ce n’est pas du tout l’esprit du livre !”
De plus en plus décontenancée, elle insista : “Mais si,…” Et des exemples suivirent.
“Faux! C’est ce qu’on peut penser après une lecture superficielle ; mais il s’agit de beaucoup plus que cela. Ta prière n’est pas centrée sur le Seigneur, elle est centrée sur toi et sur ce que tu veux obtenir. Dans ‘La Puissance de la Louange’, les gens louent le Seigneur après avoir véritablement TOUT déposé à Ses pieds, après avoir capitulé…”
J’ai continué à lui expliquer que la véritable louange a pour objet le Seigneur, Sa volonté, Son amour, Sa sagesse et Sa science (pour ne citer que cela). La louange n’est pas une clé qu’on utilise comme par magie pour ‘forcer’ Dieu à nous donner ce qu’on désire; la louange est une chose que nous offrons au Seigneur indépendamment de ce qu’Il nous donne ou non ce qu’on désire. Les amis de Daniel ont dit au roi qui menaçait de les jeter dans la fournaise ardente (Dan 3.17-18) : « Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi! Et sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as dressée. » Autrement dit, “Nous adorons un Dieu qui délivre. Et même s’Il ne le fait pas cette fois-ci, cela ne change rien: nous savons qu’Il est le Dieu de délivrance et nous ne servirons pas tes dieux.” Voici une louange théocentrique. Ce n’est pas, ‘Oh Seigneur je Te loue parce que Tu as délivré Daniel et ses amis, Tu as délivré Jérémie, Tu as délivré Paul et Silas et, et, et… Tu vas aussi me délivrer.’ On multiplie ce genre de propos quand on croit qu’à force de ‘louange’, on peut ‘tchatcher’ (flatter) le Seigneur et Le pousser à faire Notre volonté.
On ne le loue pas le Seigneur parce qu’Il va nous donner ceci ou cela; on Le loue parce qu’Il est Dieu et que comme Dieu, la louange Lui est due. C’est une dette, une obligation, et non une faveur: « Que tout ce qui respire, loue le Seigneur ! » « Par lui (i.e. Christ), offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. » (Ps 150.6, Hé 13.15)
Quand on veut louer Le Seigneur en Esprit et en vérité, il faut que l’on diminue (voire disparaisse) et qu’Il croisse à nos yeux. Il ne faut jamais perdre de vue la bonté, l’omniscience, l’omnipotence et aussi la souveraineté de Dieu. Il faut accepter au plus profond de soi que: “Je ne sais pas, mais Lui sait; je ne peux pas, mais Lui peut; je ne comprends pas, mais Lui comprend; je suis perdu(e), mais Lui ne l’est pas; ça fait mal, mais c’est nécessaire.”
J’ai dit à cette personne qu'elle aurait dû faire une prière du genre: “Seigneur je Te loue pour Ton amour et Ta bonté à mon égard. Je Te loue parce que mon avenir est entre Tes mains, dans l’endroit le plus sûr au monde. Je Te rends grâce pour cette voiture dont Tu m’as permis de jouir pendant X années. Tu nous as même donné deux voitures quand beaucoup de personnes rêvent encore de pouvoir s’offrir leur 1ère voiture d’occasion. Maintenant, qu’elle a rendu l’âme et que je m’étais habitué(e) au confort qu’elle me procurait, j’aimerais beaucoup en avoir une nouvelle; mais Tu sais mieux que moi ce que Tu es entrain de faire dans ma vie et les raisons pour lesquelles tout ceci arrive. Ma vie n’est pas déterminée par une voiture ; elle vaut plus que cela. Avec ou sans voiture, la joie et la paix que j’ai en Toi sont sans prix. Je sais que si Tu ne la remplaces pas, c’est que je n’en ai plus besoin et Tu me montreras comment vivre sans elle. Cependant, nonobstant ce que Tu feras, je Te loue parce que Tu es Bon !”
Voyez-vous la différence? Quand on prie ainsi avec sincérité de cœur, la prière cesse d’être égocentrique et devient théo/christocentrique. Il est parfaitement inutile de dire à Dieu qu’on Le loue et qu’on Lui rend grâces pour la voiture, la maison, le travail, la guérison, le mari, la femme ou les enfants qu’on désire, quand on sait au fond de son cœur, que l’on sera triste (voire furieux) s’Il ne nous les accorde pas. C’est pour de telles prières que le Seigneur a dit : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi." (Mat 15.8) Dieu lit dans les cœurs ; adorons-Le, louons-Le et servons-Le en Esprit et en vérité.
Excellente semaine en LUI: Il est le MEILLEUR !
A bientôt.
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